La ville de Doba et sa région

Article rédigé par un ami tchadien.

 

De prime abord, avant de situer la ville de DOBA. Il est important de présenter de façon lapidaire la géographie du Tchad. Car, il se trouve au cœur de l’Afrique et sans accès à la mer et, couvre une superficie de 1 284 000 km².


Alors, du nord au sud du Tchad, se succèdent trois zones géographiques fortement contrastées.  Dans le premier temps la zone saharienne, vaste désert sablonneux couvrant environ 600 000 km2, soit près de la moitié de la superficie du pays, reçoit de faibles précipitations (moins de 200mm/an) irrégulières. Par conséquent, la végétation passe de la savane à la steppe. Puis on retrouve la zone sahélienne, elle reçoit plus de pluies (entre 250 et 700mm/an) dans les parties sud qui sont couvertes de forêts (essentiellement épineuses à base d’acacia). Ces pluies sont aussi irrégulières. Marquée par une saison sèche plus longue (octobre à mai) que la saison des pluies, la végétation est faite de savane boisée et herbacée. Un peu plus au nord, l’on a un paysage formé de dunes de sable, de palmiers, d’oueds et d’oasis. Ces deux premières zones connaissent des périodes sèches assez difficiles qui obligent les éleveurs à aller chercher le pâturage vers le sud, dans la zone soudanienne.  Finalement, la zone soudanienne au sud, jouit d’un climat tropical mais elle ne couvre que 1/9 du territoire tchadien. Cette partie est la plus peuplée du pays. La saison des pluies y est importante et dure de mai à octobre. Sa végétation, qui s’étale de la savane arbustive à la forêt claire, lui permet de disposer des ressources qui sont indispensables aux troupeaux venant des zones saharienne et sahélienne pendant l’hivernage.


En effet, Doba est la onzième ville du Tchad par le nombre d’habitants (796 453 RGPH de 2009).Et, puis elle est le chef lieu de la région du Logone Oriental et du département de la Pendé.


Ensuite, Doba est située dans l’extrême sud du Tchad. Dans cette même veine, il faut noter que la région du Logone Oriental est divisée en 6 départements. Doba est un espace convoité qui subit une forte pression due non seulement à l’arrivée et à l’installation définitive des éleveurs nomades venus du nord et qui se livrent à l’agriculture, mais également d’autres immigrants qu’attire le projet pétrolier, car c’est dans ce département que se trouve le champ pétrolier.

carte tchad

 

copyright http://www.afrique-planete.com/tchad/carte_tchad.htm

 

Ceci étant dit, les 6 départements sont :
Nya avec chef lieu Bébidja ;
Nya Pendé avec chef-lieu Goré ;
Pendé avec chef-lieu Doba
Kouh-Est avec chef-lieu Bodo
Kouh-Ouest avec chef-lieu Beboto
Et, en fin Monts de Lam avec chef-lieu Baibokoum.
Cependant, le Logone, à partir de Pandazangué et  la Pendé à partir de Goré jusqu’à  leur confluent à Bara, présentent de nouvelles formes d’écoulement à travers les sédiments qui recouvrent le pédiment cristallin au Nord-Est  d’une ligne : Goré, Bedane, Pandazangué. De fait, leurs pentes longitudinales respectives y sont à peu près de : 0,35 et 0,25 pour 1000. Et, comme nous avons dit, l’ensemble du relief est faiblement moutonné mais certains points de couverture sédimentaires sont plus relevés que la bordure du socle et portent eux aussi des buttes curassées ou de surfaces curassées à plusieurs niveaux, si nous osons dire de cette manière.
Du coup de  Goré à Béti, la Pendé sinue en de nombreux méandres dans les limites d’un lit majeur orienté d’abord Sud-Nord puis Sud-ouest-Nord-est. Tantôt élargie jusqu’à 4 et 5 km, tantôt resere sur 500 m entre deux affleurements de curasses.
Toutefois, c’est à partir de Beti, à une quinzaine de kilomètres en amont de Doba que la Pendé adopte le tracé Sud-sud-est- Nord-nord ouest par lequel elle traverse la zone de la cuvette de Doba.

Pétrole et développement

Depuis 2003, Doba est devenue la capitale pétrolière du Tchad. Donc sortir la région pétrolière en particulier et le  Tchad en général  de la pauvreté.  Tel était  l’objectif principal qui a animé les décideurs nationaux  à se lancer dans ces  vastes chantiers pétroliers de Doba.  Mais, aujourd’hui  la région  de Doba reste l’une des plus pauvres du Pays. Oui, il faut se dire tout de suite que les caractéristiques de la pauvreté s’étendent au-delà du faible niveau de revenu, de la pauvreté des systèmes de santé, d’éducation et d’approvisionnement en eau pour inclure le manque de capacité d’autopromotion, de bonne gouvernance démocratique, de démocratie réelle  et la limitation des opportunités. Dès lors, libérer la région de Doba de la pauvreté est une entreprise immense et complexe qui ne doit uniquement compter sur des ressources du pétrole. C’est ainsi que nous avons créé ce projet humanitaire de centre de formation informatique à Doba afin de soutenir les populations locales. Il faut souligner sans ambages que la lutte contre la pauvreté passe par la valorisation des ressources humaines, ce qui implique incontestablement de mettre l’accent sur l’éducation qui n’est autre que la formation des jeunes et adultes. Dans cette direction, nous pensons que l’accès aux systèmes éducatifs est dès lors un vecteur déterminant du développement humain dont l’impact s’inscrit bien entendu dans le long terme. 
 En fait,  même si l’espoir est permis, il faut aussi reconnaître que « le tas de briques ne constitue pas une maison » disait un dicton populaire.  En effet, le passage des ressources pétrolières au développement n’est pas automatique mais il savoir jeter une bonne base. Ainsi, le défi majeur serait de savoir comment opérer ce passage.
Cependant, il faut noter que la  construction du pipeline et de la mise en place des structures de contrôle, de gestion du projet et des revenus a connu un peu des fins non appropriées.  Par exemple,  la carence  de l’entrepreneuriat local, la gestion des emplois et de l’environnement ; la montée de l’inflation ; l’impréparation, la dégradation de la vie sociale ou des infrastructures et la compensation doublée d’une mentalité rentière, si on peut dire de cette manière. Ensuite, les populations locales sont dépourvues de l’eau potable saine, et   de centre de santé  moderne. Non seulement les revenus du pétrole sont mal répartis, mais en plus les populations locales subissent les impacts négatifs de son exploitation.  Un grand espoir est mis dans la capacité des mécanismes du marché à contribuer à la croissance économique et au développement. Le secteur privé ou les entreprises en général devront jouer un rôle déterminant dans la promotion du développement socioéconomique durable. Toutefois, cela suppose la liberté de commerce et d’échanges et la transparence dans la gestion des marchés et des affaires économiques.
Des efforts devraient être faits dans le domaine du renforcement des capacités, dans la réduction des coûts et des risques liés aux investissements, par exemple. Or, une des faiblesses du marché local réside dans le fait que la plupart des acteurs choisissent des stratégies à court terme et de minimisation des risques en tenant compte de leur position stratégique.

Doba.10

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